À la rencontre de Matthieu Herrmann à Petit-Landau

Publié le

Agglomération de Mulhouse

Matthieu, vous n’avez pas toujours été céréalier, comment s’est passée la reprise de l’exploitation familiale ? 

Effectivement, avant je travaillais dans les travaux publics. J’ai repris l’exploitation de ma maman en 2017. L’exploitation est orientée en grande culture céréalière en système irrigué. J’exploite en tout 70 hectares.

Je suis donc installé depuis 6 ans et durant les 4 premières années depuis mon installation, j’ai eu une conversion assez progressive vers le bio, c’était une évidence pour moi. Aujourd’hui, toutes les parcelles sont certifiées agriculture biologique.

J’ai une douzaine de cultures différentes : blé, l’orge pour la brasserie, le seigle valorisé en farine, soja, triticale pour l’alimentation animale, pois vert, soja, maïs grain, tournesol, colza, maïs-popcorn et pois chiche.

Avec une autant de cultures différentes, ce doit être intense de tout gérer ?

Il y a des cultures techniquement proches et pour les autres, on est bien accompagnés par la chambre d’agriculture.

Avoir une variété de culture telle que la mienne permet de limiter le pic d’activité et surtout de lisser l’activité. En effet, les premiers semis se font fin août avec le colza, en automne ce sont les semis de blé, seigle, triticale, les pois en novembre et les semis d’orge en hiver. Ensuite, au printemps, ce sont les semis de pois chiche, mais et soja. Enfin en juin, début juillet, on récolte.

Comment se déroule votre commercialisation ? Vous avez créé la ferme d’Ysengrain ?

La majorité de mes productions partent en circuit long via des coopératives et il y a une petite partie que je vends en direct : pois chiche et maïs popcorn sous la marque la ferme d’Ysengrain, qu’on a créée avec une ferme voisine du village.

On travaille ensemble parce qu’on s’est convertis au bio en même temps sur la partie céréalière. On échange beaucoup et on se partage du matériel et notre expérience. La commercialisation sous la marque ferme d’Ysengrain, c’était la suite logique de ce partage.

En terme de circuit court, on participe à un marché producteur dans le secteur. On fournit les magasins producteurs du département et quelques-uns dans le Bas-Rhin. Nous travaillions avec des AMAP de la région mulhousienne plus précisément Rhénamap, mais aussi avec certains magasins bio et plusieurs restaurateurs

D'où est venue l’idée de cultiver du maïs pop-corn ?

J’ai décidé de produire du maïs pop-corn, puisque je voulais rajouter une autre culture pour la vente directe sans avoir à réinvestir dans une matière spécifique. Nous produisons déjà beaucoup de maïs, donc c'était une bonne opportunité d'étendre notre production.

Vous produisez également des pois chiches, c’est une production assez originale en Alsace. Pourquoi ce choix ?

Le pois chiche, je l’ai introduit immédiatement au début. Je voulais trouver une culture originale, qui change, pour tester quelque chose de nouveau. Et comme les légumineuses, on en parle de plus en plus, j’ai opté pour le pois chiche. Ces dernières années, on a aussi un climat en Alsace qui convient bien au pois chiche : des étés chauds et secs et surtout des terres pauvres en eau car le pois chiche n’aime pas l’eau.