Confinement de Stocamine : la réaction de Frédéric Bierry

Publié le

Environnement - Umwelt Toute l'Alsace

Le ministre de la Transition écologique a annoncé vouloir déclencher "immédiatement" les travaux de confinement des 42 000 tonnes de déchets toxiques à Stocamine. Découvrez la réaction de Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d'Alsace.

" Le 5 janvier 2021, quatre jours après la création de la Collectivité européenne d’Alsace, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, décidait de confiner définitivement les déchets de Stocamine au fond du site minier faisant fi de l’impact d’une telle décision sur la qualité de la nappe phréatique d’Alsace.


Dès sa constitution, la Collectivité européenne d’Alsace s’est saisie du dossier et a tout mis en oeuvre, y compris sur le plan juridique, pour donner une chance au déstockage des déchets. Par deux fois, son action pour défendre l’environnement a été reconnue par les juges, ce qui a amené le nouveau ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, à reconsidérer la position de l’Etat.

Depuis son arrivée, les échanges ont été soutenus avec les acteurs locaux, et ont donné lieu à des visites approfondies du site et à des échanges réguliers avec la Direction générale de la Prévention des Risques.

Le ministre a reconnu les négligences passées de l’Etat et a souhaité engager une démarche en toute transparence.

Tout au long des échanges, nous avons formulé deux demandes fortes : en premier lieu, le déstockage des blocs de déchets facilement accessibles et en second lieu, la garantie d’un déstockage total lorsque les techniques robotisées seront matures.

Sur la première demande, le ministre a confirmé ce jour sa volonté de confiner les déchets de Stocamine, cette opération n’inclura aucun nouveau déstockage compte-tenu, selon l’Etat, du délai désormais trop court pour que les mineurs puissent intervenir en sécurité.

Si je prends acte de cette position, je regrette que le temps passé en atermoiements par l’Etat, depuis plus d’une vingtaine d’année, aboutisse à ce type de décision unilatérale. Il aurait été possible de déstocker l’ensemble des déchets si l’Etat avait traité le sujet avec la diligence et les moyens nécessaires il y a quelques années.

Sur le second point, contrairement à ses prédécesseurs désireux de clore à la fois le dossier et le site minier, le ministre admet désormais que l’ennoyage de la mine doit être suivi précisément et que des solutions robotisées ne seront plus hors de portée dans quelques années. Il valide donc notre demande de réversibilité du stockage.

Il est prêt à engager l’Etat sur le plan foncier, technique et financier pour une telle perspective, indépendamment du confinement qu’il impose aux MDPA à court terme.

L’Etat promet ainsi un plan de réversibilité, accompagné de mesures de reconversion du site.

Toutefois la confiance avec l’Etat ne se reconstruira pas sur une simple déclaration. Nous attendons désormais que les engagements pris par le ministre figurent noir sur blanc dans un document public avec des garanties formelles sur les financements nécessaires à l’opération de déstockage total de déchets. Tout doit être inscrit dans le marbre !

Nous souhaitons fortement que le ministre vienne présenter ses engagements en Alsace ! Le combat pour préserver la qualité de l’eau de notre nappe phréatique pour les générations futures est à ce prix et l’Etat ne peut pas fuir ses responsabilités."

- Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d'Alsace