Hansi, 150 d'histoire alsacienne
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Le 23 février marque les 150 ans de la naissance de l'un des artistes les plus célèbres de Colmar, Jean-Jacques Waltz alias Hansi, né le 23 février 1873.
Jean-Jacques Waltz est né à Colmar le 23 février 1873 et y est décédé le 10 juin 1951. Fils du conservateur du musée Unterlinden, André Waltz, il suit des études de dessin industriel, de peinture et d’arts décoratifs à Lyon avant d’entrer comme dessinateur aux établissements Herzog à Logelbach.
Il publie fin XIXème-début XXème siècle des premiers croquis caricaturant les touristes allemands dans les Vosges sous le pseudonyme "Hansi", une contraction de son prénom en allemand (Hans Jacob).
Tout en exposant officiellement ses aquarelles, il diffuse des caricatures plus largement antigermaniques, défend l’enseignement du français en Alsace-Lorraine et participe à la préparation de la Revanche française contre l’Empire allemand, illustrant une Alsace légendaire, avec notamment des scènes idylliques de la vie paysanne. Il est poursuivi à plusieurs reprises par les autorités allemandes en raison de ses publications.
Condamné à un an de prison en 1914 par le tribunal de Leipzig pour incitation à la révolte et insultes envers les instituteurs et gendarmes, il gagne la France et rejoint le 152ème régiment d’infanterie puis le service de la propagande aérienne l’année suivante.
Critique du régime transitoire accordé à l’Alsace-Moselle par les autorités françaises à la fin de la Première Guerre mondiale, il poursuit ses activités de peintre et d’illustrateur dans l’entre-deux-guerres et succède à son père au musée Unterlinden en 1932.
La Seconde Guerre mondiale le force à fuir pour Agen en septembre 1939, puis à Lausanne en 1942 après avoir été attaqué par des hommes de la Gestapo ; il revient à Colmar en 1946. Il écrit ses mémoires sous le titre Les Souvenirs d'un annexé récalcitrant. En hommage à son père, il publie entre 1937 et 1949 L’Art héraldique en Alsace.
Dès après la Seconde Guerre mondiale, ses œuvres peinent à trouver leur public en raison de la volonté d’apaisement durable entre la France et l’Allemagne, opposé à sa "germanophobie". Il est redécouvert dans les années 1970, surtout sous l’angle de l’artiste populaire, mais son œuvre continue d’attirer de nombreuses critiques.