Stocamine : suspension des travaux

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Environnement - Umwelt Agglomération de Mulhouse

Le Tribunal administratif de Strasbourg donne raison à la Collectivité européenne de Strasbourg et suspend les travaux de Stocamine, le centre de stockage de déchets situé à Wittelsheim. Ces travaux étaient souhaités par l'État et auraient entrainé l'irréversibilité du stockage des déchets dangereux.

Désormais, la Collectivité européenne d’Alsace attend que le tribunal rende ses conclusions sur le fond du contentieux. Ce qui se joue c’est la protection de la nappe phréatique d’Alsace.

Dans cette attente, la proposition de compromis de la Collectivité européenne d’Alsace est de :

  • confiner les galeries en mauvais état, notamment le bloc 15
  • retirer le maximum des déchets situés dans les galeries en bon état et pour lesquels le déstockage est parfaitement réalisable

Au regard de la décision du Tribunal administratif qui reconnait le bien-fondé de l’action de la Collectivité européenne d’Alsace et des associations, au regard de la nomination d’une nouvelle Ministre, en l’occurrence Mme Amélie de Montchalin, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, la Collectivité espère pouvoir avancer positivement dans la résolution de ce dossier pour l’intérêt des habitants du bassin rhénan.

Une menace sur notre avenir

Pour rappel, Stocamine, c'est 44 000 tonnes de déchets hautement toxiques qui menacent de polluer irréversiblement la plus importante nappe phréatique d'Europe. C'est en 1997 que ce Stocamine devient l'unique centre de stockage de déchets de classe 0 (hautement toxique) et 1 (dangereux) en France. L'arrêté préfectoral qui donne le feu vert à l'exploitation limite la durée du stockage à 30 ans et introduit la notion de réversibilité, c'est-à-dire de retrait des déchets en cas de problème. Ce même arrêté prévoit par ailleurs la mise en place d'un fonds de garantie par l'exploitant, provisionnant les sommes nécessaires au déstockage. Celui-ci ne verra jamais le jour.

De nombreux fûts et "big bags" stockés sans respect des distances minimales par rapport au toit et aux parois des galeries qui lentement se referment, sont écrasés et menacent de déverser leurs contenus toxiques. Les galeries prennent l'eau. La totalité des 327 forages de reconnaissance et des 24 puits réalisés pour l'exploitation de la potasse, traversant tous la nappe phréatique, présentent des fuitent qui lentement sont en train de noyer les anciennes mines.

C'est quoi le risque ? La saumure hautement polluée par les déchets stockés serait expulsée par la mine qui se referme, tel un liquide dans une seringue, contaminant au passage la nappe phréatique. Or un infime pourcentage de l'arsenic, mercure, cadmium, antimoine... stocké suffirait à polluer pour des générations les 65 milliards de m3 d'eau potable de notre nappe qui, de Bâle à Francfort, alimente près de 7 millions d'habitants.