"Les jardins du ciel" sont à Eschau

Chaque élément du jardin est chargé d’histoire et de symboles : entre sa fontaine ronde faisant le lien entre le terrestre et le divin, son hêtre pleureur dont l’ombre a protégé les troupeaux de moutons et la statue de la première abbesse d’Eschau, Adala, ce lieu est autant un espace de curiosités botaniques qu’un lieu pédagogique.

Faire perdurer le savoir botanique

Pendant plus de sept siècles, les moniales bénédictines ont cultivé derrière l’Abbatiale Saint-Trophime leurs plantes médicinales, dites simples, pour soigner les malades. Onguents, baumes, infusions, décoctions, bains, enveloppements, poudre… Les plantes se déclinaient sous de nombreuses formes. Un précieux savoir que l’association des Amis du jardin monastique de plantes médicinales d'Eschau a voulu faire perdurer.

C’est en 1987, sous l’impulsion de Joseph Gross, historien du village, et Denise Zachary, professeur de sciences naturelles, que le projet a vu le jour. Reconstitué sur le terrain près du presbytère, et mis à disposition par le curé et la commune, le jardin propose dans chaque carré une seule plante afin de faciliter l’observation. Pour attiser la curiosité des jeunes, quelques exceptions à la fidélité historique ont été permises, notamment l’intégration d’un petit parterre de plantes toxiques.

Un "simple" jardin, vraiment ?

Le succès et le public ne se sont pas fait attendre. En 1992, le jardin est classé Jardin d’Alsace par les Monuments historiques. Depuis 1993, il est présenté parmi les jardins médiévaux et les jardins des senteurs et figure sur les itinéraires de la Route Romane d’Alsace.

L’institut des arts et traditions populaires d’Alsace lui a décerné en 2019 le Bretzel d’Or, il est labellisé par l’association "Parcs et Jardins d’Alsace".
Véritable lieu de rencontres, il accueille tous les ans de nombreux événements. Début mai et début octobre le troc des plantes, début juin le "Rendez-vous aux jardins", le 21 juin la Fête de la musique ou encore "Les médiévales" fin septembre.