Loin des clichés des bénéficiaires du RSA : Ceylan

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Social - Soziàl Toute l'Alsace

Avec son grand sourire et son énergie débordante, difficile de rester de marbre face à Ceylan. Ancienne bénéficiaire du RSA (revenu de solidarité active), Ceylan nous raconte comment ce dispositif a été un précieux soutien pour lui permettre de rebondir.

Ceylan, comment êtes-vous devenue bénéficiaire du RSA ?

En 2019, je me suis séparée de mon compagnon, après 10 ans de vie commune. Mariée jeune et maman de 3 enfants, j’ai eu à gérer le quotidien, les enfants,...

Après notre séparation, je me suis approchée de la Collectivité européenne d’Alsace pour m’aider dans cette transition. Etant seule et sans emploi, j’étais éligible pour bénéficier de cette aide.

Ce revenu est certes essentiel, mais j’ai surtout été accompagnée par une assistante sociale, Agnès, qui a été une vraie "coach de vie". Elle m’a accompagnée dans chaque étape pour m’émanciper et réussir à subvenir seule à mes besoins, aucune pension alimentaire n’étant versée par mon ex-conjoint.

Comment cela s’est passé ?

Agnès m’a donné les clés pour gravir la première marche de la recherche d’emploi, je ne savais pas par où commencer. Je devais d’abord trouver une solution pour faire garder mes enfants. Mon plus jeune n’avait qu’1 an, je n’avais encore jamais confié mes enfants à qui que ce soit, ce fut pour moi un vrai challenge.

Mais les choses se sont bien enchaînées et un cercle vertueux s’est mis en place car j’ai finalement trouvé une super nounou.

J’ai alors pu passer à la vitesse supérieure dans ma recherche d’emploi, nous étions en plein pic de covid, il y avait de nombreuses campagnes de recherche d’aides-soignantes. Il était possible d’entrer en formation sur dossier. J’ai entrepris les démarches nécessaires et rapidement j’ai été contactée pour démarrer ma formation à la Robertsau.

En juillet 2021, j’étais diplômée ! J’étais si fière de moi !

Et vous avez pu trouver facilement un emploi ?

Depuis, je n’ai pas arrêté ! C’était encore le covid et les laboratoires cherchaient activement des aides-soignantes pour faire les tests. J’ai été au laboratoire d’Illkirch, de Fegersheim, d’Ostwald, où j’étais seule à gérer 300 patients par jour.

Ça alliait toutes mes compétences : l’organisation, la gestion et l’administratif. On m’a finalement proposé un CDI comme secrétaire médicale en 2022 au laboratoire de Cronenbourg.

Et aujourd’hui ?

J’ai trouvé un appartement, où je peux vivre dans la quiétude avec mes enfants. Cela me fait énormément de bien de gagner mon propre argent, j’ai cette satisfaction de subvenir aux besoins de mes enfants et de faire page blanche du passé.

Je suis également devenue gendarme-réserviste. Passionnée par les métiers militaires, je me suis enfin autorisée à saisir ma chance et j’ai suivi la formation. Je passe bientôt également l’entretien pour devenir réserviste à la police nationale.

Je suis fière de moi, et fière de l’image que je renvoie à mes enfants. J’ai aujourd’hui encore contact avec Agnès. Notre relation va au-delà d’un simple échange de suivi, cela m’a fait du bien de la savoir présente.